L’eau loin de tout

Un article de blog par Joël Schuermans

Tout le monde le sait, l’eau est un élément fondamental de vie. Que l’on soit chez soi ou au bout du monde, l’eau est indispensable. Si sous nos latitudes, en contexte normal, nous n’avons pas à y songer, car elle est là en abondance et facile d’accès, il n’en est pas partout et toujours de même. Que considérer si on s’intéresse à ce sujet ?

Selon l’ONU, environ 5 milliards de personnes pourraient manquer d’eau en 2050 et 20% de la population mondiale sera soumise à de inondations massives qui affecteront leurs conditions de vie et la qualité de leur eau. Si on ajoute les mouvements démographiques vers les zones aux climats modérés, on comprend aisément ce que signifie la notion stress hydrique mondial et les enjeux tant macros que micros qu’elle sous-tend.

 

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« 5 milliards de personnes pourraient manquer d’eau en 2050. »

CARTE : À la vue de cette carte exprimant le stress hydrique par région du monde selon l’ONU, il est aisé de comprendre les enjeux majeurs de la question de l’eau.

En France, un adulte consomme en moyenne l’équivalent en eau du robinet de 25 paquets de 6 bouteilles d’un litre, soit 150 litres. À ces chiffres s’ajoutent la consommation publique, les industries, l’agriculture, etc. On imagine rapidement l’ampleur des besoins, surtout avec des chiffres parlants comme : un verre de bière réclame 74 litres d’eau pour être produit ! Et l’ensemble des aliments, boissons et autres produits de consommation est du même ordre. La norme pour une voiture est qu’elle réclame 2 fois son poids en eau pour être fabriquée, une simple Renault Clio nécessite au moins 2 500 litres d’eau.

L’eau en mission ou expédition

Dans toutes les missions auxquelles j’ai participé où que ce soit dans le monde et indépendamment de ses effectifs, l’eau y occupait un rôle majeur, si pas le premier rôle.

À la fois dans mes préoccupations pour une santé correcte pour tous, mais aussi parce que tout en dépend : l’hygiène, l’alimentation, les soins médicaux ; la vie somme toute.

L’or blanc est donc à la fois au centre des besoins quotidiens, tout comme lors des situations d’exception, telles que blessures, maladies, ruptures d’approvisionnement, etc.

« Dans toutes mes missions, l’eau y occupait un rôle majeur, si pas le premier rôle. »

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Au Mali, lors de cette mission dans le Sahara, l’eau réservée à l’hygiène et aux soins médicaux était pompée à plus de 80 mètres de profondeur et transportée par bidons vers une citerne plus importante.

 

L’eau, à quoi s’intéresser ?

Les différents volets de la question de l’eau comprennent :

  • L’approvisionnement (chaîne logistique, pompage, filtration, distribution, etc.)
  • Le stockage (eau potable, eau à usage médical, citernes, réserves)
  • La conservation (durée, locaux, conditions)
  • La gestion (planification, suivi, rotation des stocks)
  • Le traitement des eaux usées (technique, installation, écologie, logistique)

Et en réalité que l’équipe soit réduite ou importante, en camp de base ou en déplacement successif, avec des moyens basiques ou conséquents, ces problématiques restent les mêmes et on ne peut en faire l’économie.

L’eau il faut en trouver, la stocker, la conserver et la gérer. Mais aussi en considérer son traitement quand elle a été utilisée. Ce dernier point est capital puisque cela permet d’optimiser sa consommation et de réutiliser, donc augmenter le potentiel d’une même quantité, en fonction de différents usages, mais également de préserver le biotope dans lequel on déverse ces eaux devenues contaminées ou impures.

 

On l’aura compris, s’intéresser à la question de l’eau et en maîtriser les étapes fondamentales est indispensable pour toute personne clairvoyante et/ou amenée à jouer un rôle clé dans une entreprise humaine, quelle qu’elle soit (famille résiliente, expédition, mission…).

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En République Démocratique du Congo, lors de cette mission aux côtés des Rangers de la forêt tropicale de la Salonga, mon eau était filtrée par une pompe Katadyn et stockée dans des gourdes Nalgene fréquemment désinfectées avec une goutte d’eau de javel. ©Laurence Vanderhaeghen

 

« L’eau il faut en trouver, la stocker, la conserver et la gérer. »

En Asie centrale, lors de l’expédition France-Japon, j’utilise un jerrycan filtrant de la marque LifeSaver, très efficace pour les groupes plus importants. Ce bidon peut filtrer 20 m3 d’eau même croupie, soit 20 000 litres d’eau avec le même filtre. Un allié de poids en situation dégradée. ©Vincent Étienne