Traiter une ampoule de friction

Un article de blog par Joël Schuermans

Il y a plusieurs raisons à l’apparition d’une ou plusieurs ampoules de friction lors d’une marche. Une chose est certaine, elles peuvent être a minima désagréables, voire douloureuses, mais parfois, sur des randonnées au long cours, elles peuvent même compromettre la poursuite d’un voyage à pied. Comment éviter d’en arriver là ?

“ Si vous avez une ampoule et que vous ne devez plus marcher, ne la percez pas…

En revanche, si vous devez encore marcher, percez-la !” 

Au départ, ça débute par un frottement ou par une pression exercée sur la peau. Lorsque le frottement et la pression atteignent un certain stade, l’organisme met en place certaines mesures. Les couches supérieures de l’épiderme vont alors se séparer de la couche inférieure, là où se forme le tissu cutané, afin de le protéger. L’espace entre ces couches inférieures va alors se remplir d’un liquide produit par le système circulatoire afin d’isoler la partie blessée durant le processus de régénération. Toutefois, si l’on continue à échauffer cette zone à cause du frottement ou de la pression qui l’a initié, la couche supérieure va se déchirer et l’ampoule se transformer en plaie ouverte avec les complications éventuelles que ça entraîne (douleurs, inflammation, infection). Le but du traitement des ampoules est d’éviter d’en arriver à ce stade en identifiant rapidement le problème et en y apportant la réponse adaptée au stade de développement de l’ampoule. Il faut donc soigner les ampoules avant même qu’elles se forment, la clé est là.

Les 3 stades de développement d’une ampoule sont : l’échauffement, l’ampoule ou cloque (appelé phlyctène en langage médical) et enfin la plaie ouverte.

Traiter l’ampoule avant sa formation

Dès qu’un point chaud se manifeste suffisamment pour que vous pensiez à la gêne occasionnée durant la marche, arrêtez-vous, découpez un morceau de moleskine ou de duct tape (adhésif tissé) ou utilisez un produit commercial de type Compeed® pour couvrir complètement la zone sensible. 

Les « points chauds » désignent les endroits sensibles qui annoncent la formation d’une ampoule. 

Le Moleskine est une couche protectrice autocollante spécifiquement conçue pour protéger un échauffement et l’empêcher de dégénérer en ampoule.

Le duct tape fera une excellente couche protectrice improvisée pour un échauffement.

Si malgré ces précautions ou en l’absence de celles-ci, une ampoule se forme, 2 cas de figure sont possibles.

Si l’ampoule est intacte

Une ampoule intacte ne le restera pas longtemps si vous devez continuer à marcher. Autant garder le contrôle sur le percement de l’ampoule en le faisant de manière adéquate.

Au moment du traitement pendant la halte ou au camp et que l’ampoule est intacte, agissez comme suit :

  1. Lavez-vous soigneusement les mains au savon
  2. Nettoyez la zone avec une solution antiseptique du type chlorhexidine et une compresse stérile. REMARQUE : Il est souvent dit de ne pas percer les ampoules. Cela n’est possible que si vous ne devez plus marcher. Si vous devez vous remettre en route, il faut percer l’ampoule, sinon elle se percera d’elle-même durant la progression et le processus ne sera alors pas contrôlé.
  3. Utilisez une aiguille de seringue si votre kit de secours en contient ou une aiguille de couture préalablement passée sur une flamme de briquet et nettoyée ensuite avec de la chlorhexidine et une compresse stérile ou encore une lame de scalpel jetable. Si rien de tout cela n’est disponible, utiliser la pointe acérée d’un couteau traité comme énoncé précédemment.
  4. Percez un petit trou de part et d’autre de l’ampoule et pressez doucement pour que la totalité du liquide en sorte.
  5. Nettoyez à nouveau avec de la chlorhexidine et une compresse stérile.
  6. Laissez la peau de l’ampoule en place.
  7. Couvrez d’un sparadrap au bivouac ou si vous devez vous remettre en marche, couvrez le site de l’ampoule d’une compresse stérile, puis d’un adhésif puissant pour maintenir la compresse en place durant la marche.
  8. Prenez soin de remettre votre chaussette de la manière la plus ajustée et sans faux pli.
  9. Réévaluez régulièrement.

Si l’ampoule est arrachée

Une ampoule percée à cause de la friction doit se traiter comme une plaie.

Deuxième cas, la peau de l’ampoule a été arrachée pendant la marche :

  1. Débridez (coupez proprement les débris de peau) alors prudemment avec une paire de ciseaux passée sur une flamme de briquet et nettoyée ensuite avec de la chlorhexidine et une compresse stérile ou encore une lame de scalpel jetable.
  2. Traitez comme une plaie (antiseptique – pansement – réévaluation fréquente)

Bien exécutée, l’étape du débridement de la plaie va accélérer le processus de guérison.

Au sein de Celops, la société que j’ai créée avec Patrice de Harlez en 2013, nous assurons la préparation et le soutien de petits groupes de personnes pour des missions et des expéditions. Principalement déployés en Afrique et au Moyen-Orient, ces clients et nous-mêmes étions confrontés au manque de kits de premiers soins adaptés au contexte spécifique de ces missions respectives.

Dès 2015, nous avons alors décidé de créer nos propres équipements pour nous équiper lors de nos missions, puis à la suite des demandes répétées de nos clients, pouvoir les équiper de la même manière.

Ces produits ont constamment évolué et petit à petit une gamme de kits individuels et collectifs se dessinait. En parallèle j’ai réécrit nos formations, rédigé des manuels et des guides de premiers soins pour les milieux spécifiques en intégrant notre conception de l’équipement adéquat pour les situations et biotopes non conventionnels. 

Une marque a alors été créée pour structurer l’image et le vecteur de distribution. C’est donc en 2020 que Solutions Trauma® est devenue la bannière officielle de ces années de recherches et de développement de kits de premiers soins.

À travers l’équipement que j’utilise pour mes missions de lutte anti-braconnage (LAB) en Afrique, vous allez découvrir non seulement ce que j’utilise, mais également pourquoi la gamme Solutions Trauma® est adaptée aux missions et expéditions, aux activités outdoor de petits groupes de personnes qui veulent pouvoir faire face au cas où ça ne se passerait pas comme prévu.

PHOTO : Patrice de Harlez et moi-même lors d’une mission de plusieurs semaines en RD Congo où nous avons formé des dizaines d’opérateurs aux premiers soins en milieu hostile et isolé à travers tout le Kivu et l’Ituri

Et en vous référant à l’adage « Qui peut le plus, peut le moins ! », en optant pour du matériel approuvé par les contextes les plus difficiles, vous êtes certains de disposer dans les situations plus conventionnelles et classiques, d’un matériel de qualité qui ne vous laissera jamais tomber.

“ Des gens qui veulent vivre le meilleur, mais tout en étant paré pour le pire. Juste au cas où. Anticiper plutôt que subir.”

LA LUTTE ANTI BRACONNAGE COMME TERRAIN DE TEST ULTIME

À travers l’équipement que j’utilise pour mes missions de lutte anti-braconnage (LAB) en Afrique, vous allez découvrir non seulement ce que j’utilise, mais également pourquoi la gamme Solutions Trauma® est adaptée aux missions et expéditions, aux activités outdoor de petits groupes de personnes qui veulent pouvoir faire face au cas où ça ne se passerait pas comme prévu.

PHOTO : En Afrique australe, lors d’un briefing d’une équipe de Spotters avant une patrouille dans le bush. Ils sont tous quipés d’un kit Solutions Trauma® de la série Ranger® et je suis équipé du sac médical de type Ranger Medic destiné à un Ranger qui possède des connaissances médicales plus avancées. Il est équipé en extérieur des porte-garrots, de la civière souple et de la sangle d’extraction Solutions Trauma®.

La LAB s’opère dans des contextes variés, mais toujours extrêmes : bush ou outback, savane ou brousse, forêt primaire, jungle, forêt secondaire tropicale, zone semi-désertique. Même si ces terrains sont des zones exceptionnelles, elles mettent à rude épreuve les hommes et le matériel. Et il est indispensable que le matériel, médical de surcroît, soit bien protégé et disponible le jour où il est requis. De même, il est important qu’il tienne dans le temps et qu’il résiste à l’usure et aux conditions environnementales, ainsi qu’aux rigueurs d’une mission de terrain dans des contextes difficiles, souvent loin de toute aide.

“ Inspiré du principe de qui peut le plus, peut le moins, concevoir des équipements qui peuvent sauver des vies dans les pires conditions garantit de disposer de produits extrêmement fiables dans des conditions d’usage plus conventionnelles ! ” 

CE QUE J’UTILISE EN LAB

A> LE CEINTURON BUSH

En mission, ce ceinturon ne me quitte pas. Il est dans le véhicule si je suis en véhicule. Il est sur moi dès que j’en sors. De plus en plus de pratiquants outdoor en utilisent des versions légères tant ce concept de ceinture avec tout le nécessaire à la taille est pratique. Les bretelles permettent de mieux répartir le poids.

  1. Pochette de décharge Solutions Trauma®

Située sur l’avant, je l’utilise dès que je dois traiter un blessé ou faire quelque chose qui réclame plusieurs mains ou génère des déchets. Plutôt que de poser les outils, des emballages, des pansements souillés, des batteries, un élément de piège photographique, des munitions, j’ouvre cette pochette ultra-compacte, la plus légère du marché, et j’obtiens un espace de rangement transitoire qui me permet de ne rien perdre ou oublier ou de ne laisser aucune trace.

    2. Pouche multi-contenu

    Leatherman Raptor®, paracord, Cyalume®, Serflex®, frontale Petzl®, torche tactique Nitecore®, stylo tactique Smith&Wesson®, feutre Stanley® noir, barres hyper protéiné, sucre, cagoule et tour de cou thermo, moustiquaire faciale, second chargeur plein pour mon Zastava, et une boussole Silva qui est mon plan B en cas de plantage de mon Garmin®66i, Firestell et briquet.

    3. Kit médical individuel Solutions Trauma® Pro/Advance

    Celui-là m’accompagne depuis trois ans sur le terrain. Sous-vide, compact, il contient tout ce que statistiquement j’ai déjà utilisé en première urgence auprès d’un blessé suite à une plaie ouverte. Il a résisté aux saisons des pluies, à la boue en forêt, à la poussière du bush, aux chaleurs de plus de 40°C, aux 100% d’humidité de la jungle. C’est un kit complet, solide, relativement léger et sur lequel on peut vraiment compter.

    4. Pouche-Conteneur optique JOUR

    Il contient une paire de Bushnell® 10X50 de la série Engage. D’excellente facture et à la luminosité exceptionnelle, cette optique est un outil indispensable pour un Ranger. Un mousqueton Spec Karabiner multi-usage, ça sert à tout (pendre une moustiquaire, une perf, un vêtement, tendre une corde…), ce n’est pas cher et léger.

    5. Pouche plat

    Pour ne pas interférer quand je porte le ceinturon et que je suis en véhicule. Permet l’emport d’équipement sans gêner la conduite. Il y a un carnet Rite in the rain®, une scie pliable Silky® Pocketboy 170 (qui me sert à élaguer les arbres quand on pose des pièges photographiques, construire des abris pour les postes d’observations, des branches pour un brancard de fortune…), une paire de gants de rechange Mechanics®.

    6. Pouche-Conteneur optique NUIT

    Il contient un monoculaire HIKMICRO Falcon 50. Cette optique thermique peut aussi être utilisée de jour, mais révèle toute son efficacité de nuit. Elle me permet de repérer un point chaud à 2 600 mètres et de l’identifier avec précision et détails à 200 mètres. Autre outil indispensable pour un Ranger.

    7. Pouche multi-tool

    Avec une Leatherman® Charge® + sets d’accessoires et prolongateur. Pour tout ce qu’il y a à faire sur le 4×4, pour les pièges photographiques, défaire les pièges trouvés ou rafistoler une clôture abimée ou comme porte-outil pour suturer. Et dans la partie avant un panel flag orange Task Force 2215 pour marquer un blessé ou un lieu d’incident.

    8. Porte-garrot Solutions Trauma®

    Ce porte-garrot est solide, polyvalent et léger, il contient un garrot tactique SICH®

    9. Pouche porte-radio

    B> CAMEL BAG

    Équipement indispensable, je ne pars jamais sans lui. Si je dois emporter un sac d’équipement spécifique ou médical, je le mets dans le sac. Sinon il est sur mon dos. C’est un modèle Ambush® de Camel Bak® Tactical Serie. Il contient 3 litres d’eau. Derrière le MOLLE, il y une pochette zippée qui contient 2 repas de survie hypercaloriques. Sur le MOLLE extérieur, il y a :

    1. Porte-garrot Solutions Trauma® modèle Jungle.

    Complètement fermé, il offre au garrot tactique TMT qu’il contient une protection accrue contre la poussière, les UV du soleil et la pluie.

    2. Pouche

    Contient un pansement hémostatique WoundClot 8x100cm, afin de l’avoir à portée de main pour moi ou un de mes équipiers si besoin.

    C> EVERY DAY CARRY (EDC)

    Si je ne suis pas sur le terrain, je suis soit au basecamp, soit sur la piste pour aller au réapprovisionnement en ville.

    Dans ce cas, je porte à la ceinture :

    1. Kit médical individuel Solutions Trauma® modèle Compact

    Cela fait 5 ans que je porte le même kit. Il est léger, solide et se fait oublier. Cela me permet de l’avoir toujours sur moi. En tant que medic, dès que quelqu’un se blesse, c’est moi qu’on appelle et je n’ai pas bien sûr toujours mon sac sur le dos. Ce kit Compact me permet de me protéger grâce aux gants qu’il contient, puis de poser les premiers gestes d’urgence si nécessaire, le temps de disposer de davantage d’équipements. Le sigle de mon groupe sanguin est plus un gri-gri qu’autre chose. Je l’ai reçu lorsque je bossais pour les Nations-Unies et je portais ce kit avec ce patche sanguin lors d’une attaque aux roquettes sur notre camp dont nous sommes miraculeusement tous sortis indemnes. Depuis je le porte sur ce kit, mais soyons clair, votre groupe sanguin n’a pas besoin d’être sur vos kits. Le jour où vous devez subir une transfusion, même sur le terrain, il sera évalué où vous recevrez le sang « donneur universel ». Le risque allergique est trop important que pour se baser sur un simple patche avant une transfusion.

    1. La Leatherman® Charge®

    Décrite plus haut, je la sors du pouche du ceinturon Bush pour rejoindre la ceinture et se tenir prêt à aider pour tous les petits dépannages du quotidien au camp ou sur la route.

    DANS UN PROCHAIN ARTICLE 

    Dans un autre épisode, je vous décrirai le matériel médical collectif que nous utilisons sur les missions LAB. Bien sûr ce qui marche dans la LAB dans le bush, marche pour tout le monde en pleine nature, en milieu isolé ou loin de toute aide médicale.

    Rendez-vous sur ce blog.

    Marque de matériel de premiers soins créée et développée par Joël Schuermans et Patrice de Harlez au sein de la société CELOPS spécialisée dans le support opérationnel des missions et expéditions de petites équipes en milieu isolé et/ou hostile.

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    D’autres informations sur ces produits sont disponibles sur le site SOLUTIONS TRAUMA